« Maître , dessinateur et , il est sans doute le plus grand peintre de . Son extraordinaire série d'autoportraits constitue un ensemble unique dans l'histoire de la peinture et nous a rendu familier ce génie dont l'existence et la pensée nous sont peu connues en dehors des grands drames qui ont jalonné sa carrière. Rembrand sait que la chair est de la boue dont la lumière . Il supporte et accepte ce qu'il voit : sont ce qu'elles sont. Il n'en trouve guère que d'obèses ou de . Même qu'il a peintes le sont par je ne sais quelle émanation de vie plus que par forme. Il ne craint pas les ventres pesants, plissés en tabliers de peau épaisse et grasse, les membres gros, les mains rouges et lourdes, les visages . Mais ces croupes, ces panses, ces tétines, ces masses charnues, ces laiderons et ces servantes qu'il fait passer de la cuisine à la couche des dieux et des rois, il les imprègne ou les effleure d'un soleil qui n'est qu'à lui, comme personne le réel, le mystère, le bestial et le divin, le métier le plus subtil et le plus puissant, et le sentiment le plus profond, le plus solitaire que ait jamais exprimé. »
Paul Valéry Peinture : L'enlèvement de Ganymède, par Rembrandt |