À quoi sert le baccalauréat ?
À quoi sert le baccalauréat ?
Quand on parle du bac dans ce pays, on pense aux bacs généraux et quand on regarde les bacs généraux, ils sont articulés sur trois bacs : le bac S, le bac dit scientifique, le bac littéraire et un bac qui se veut plus équilibré : le bac ES.
On se rend compte qu’un de ces bacs, le bac littéraire, est actuellement en crise, et que beaucoup de jeunes passent le baccalauréat S non pas, parce qu’ils sont scientifiques, mais parce qu’il a la réputation d’être le bac d’excellence, celui qui vous permettra de faire de fortes études, donc ça pose déjà sur ce point un problème.
À côté, vous avez les bacs technologiques qui avaient été mis en place, au cours de la Ve République, pour faire face à une demande spécifique et pour une poursuite d’études ensuite dans des séries technologiques. On se rend compte maintenant que ces séries sont souvent envahies par des jeunes titulaires du bac général, ce qui pose pour les titulaires du bac technologique un certain nombre de problèmes.
Enfin, il y a la création la plus récente, les bacs professionnels qui n’ont pas pour vocation de vous préparer à aller dans l’enseignement supérieur et vous permettent d’entrer dans la vie professionnelle avec une formation générale d’un niveau donc déjà important et aussi une qualification professionnelle assez pointue puisqu’il y a, c’est quand même assez étonnant, 72 bacs professionnels différents.
La meilleure défense du baccalauréat, c’est le fait que les Français n’ont pas envie de le voir disparaître.
C’est un monument national qui existe depuis 200 ans. C’est surtout un repère pour une génération. C’est un petit peu aussi un rite de passage. Être bachelier, cela veut dire être au-delà d’une certaine époque. Avant, on prépare le bac on est un lycéen et on n’est pas majeur si on peut dire, donc c’est un moment important. Est-ce qu’il faut faire perdre aux jeunes un des derniers repères qui leur restent ? Moi je pose la question et je crois que, avant de dire qu’il faut le supprimer, il faut être extrêmement prudent.
C’est un des repères dans la vie d’un jeune et maintenant ce n’est pas une minorité de jeunes qui est concernée par le bac, j’insiste là-dessus, c’est la majorité la grande majorité d’une génération qui est confrontée à l’épreuve du baccalauréat.
Jacques Legendre