Paul Verlaine, Quinze jours en Hollande. 15
“ Il avait le crâne haut, très pâle, en arc, les yeux clos en ligne droite, noire, nez de petit garçon, bouche jouisseuse se cachant dans des moustaches pendantes, menton dérobé sous la barbe en pointe, pour caresser laquelle la main vint, main de petites lattes, mains à phalanges rompues et comme remises, elles me semblaient ainsi. La jambe roide, droit étendue. N'était-il pas ainsi ?
Pâle de l'émotion que lui, animal vilain, toujours caché au monde, qui le traquait et l'importunait, honte intentée contre lui pour toujours, maintenant il pourrait faire entendre sa parole parlée, espérant pour lui-même l'amour du monde qui ouvrait ses oreilles pour lui.
Lut ainsi des notes rompues, s'élevant en notes d'argent, toujours de cette tête abaissée. Toujours la ligne des yeux était droite. La main d'enfant tremblait.
Jusqu'à ce que se dressât tumultueusement la belle pâle tête, vengée tête, battements de mains, absolution entière proclamée. Est-ce que les yeux ouverts riaient ou pleuraient ? ª
Hij had het hoge
Voorhoofd heel bleek, geboogd, had recht geloken
Donkere oogstreep, en jongensneusje en proefmond die gedoken
In hangsnor, kin in haar, schuin, dat te stroken
De hand ging, latjes-hand, leedjes, gebroken
Leek 't, nu gezet, zo 't been stijf, strak voor 'm uitgestoken,
- Zat hij niet zo ? Bleek van d'emotie dat, vreemd dier, verstoken
Voor mense' altijd, die' 'm jaagde' en in een hok
Sloten, schand' voor altijd, nu zijn gesproken
Woord hij zou horen doen, horen, en hopen
Liefde van mensen, die hun oren open
Zetten voor hém: las zó, tonen gebroken,
Orglend hervoor, àl-door, uit dat gedoken
Hoofd: àlmaar bleef de ooglijn geloken,
Beefde kind-hand.
Tot groeid', tumultueus, 't schoon, bleek, 't gewroken
Hoofd om, handklappe', absolutie volsproken -
Lachten, schreiden, d'ogen, opengeloken ? -
ª (Albert Verwey, Twee Portretten, I, P.V., uit “Aarde”, 1896)
Ces vers sont beaux, ne trouvez-vous pas ? Verwey me les avait lus en néerlandais et j'y trouvais une musique étrange, une harmonie toute neuve. Mais pour qui me connaît physiquement il y a là comme des traits réalistes parfaits ; “ les doigts comme de petites lattes ” sont un chef-d'œuvre qui caractérise à merveille mes mains sèches aux phalanges de disposition goutteuse.