Poète... vos papiers! Madre de dios

 

madre de dios

 

Épouvantables assassins de l'Atlantique
Négriers fous aux torses maculés
Vous avez le remords tranquille avec la trique


Et les flottes de l'or qui dorment loin d'Europe
Au fonds des mers figées par le regret
Balancent doucement leurs vergues philanthropes


Pendant que vous songez Noyés de l'aventure
Aux ventres que vous n'avez pu violer
Les ventres d'or de ces bateaux aux cales mûres


Cet or je le prendrai dans mes nuits poétiques
Et je l'orfèvrerai comme il se doit
Haubans d'azur beaupré de sang timon lyrique


Qui s'en ira dévotement vers Madeleine
Mieux qu'un bijou sonnant qui chante au doigt
Sitôt cambrée dessus elle fera misaine


Tu seras mon galion je serai ton pirate
Et je t'aborderai à bout portant
Tes dentelles feront la voile à ma frégate


Et frémiront d'amour au sextant de ma race
Dressée aux aigles doux du vent d'autan
Enchaînée à l'azur qui me suit à la trace


Ô marins de la Course étoiles de rapine
Les galions sont ventrus et vous régnez
Terriblement dans les mémoires sous-marines


Prenez le vent sur mon bateau de souvenance
Gréé d'amour et le reste aux aguets
Grevés de ciel gorgés de Dieu et d'importance


Nous écrirons partout le message atlantique
De ces galions d'Espagne et d'autres lieux
Qui s'ennuient ployant d'or et de marins épiques


Et nous y plongerons dedans tous les curieux

 

Ma vieille branche

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