Poète... vos papiers! Tête à tête
tête à tête
Horizon bel été en robe de velours
Qui plisse dans le vent glacé des quadratures
Ô misérable courbe où se courbent les jours
Combien nos yeux perdus d'avance te rassurent !
Tout est courbe ici même et la toupie et l'homme
Regarde-nous Seigneur nous tournons tous en rond
L'univers même lui est rond comme une pomme
Einstein te l'a croqué avec une équation !
Tu es le circonflexe adoré de la nuit
Le terminus ailé de nos pattes terriennes
Et portes sur ton dos une croix que l'on dit
Faite de notre bois et plantée sur nos peines
Et que te reste-t-il Seigneur de tes mystères ?
Cet horizon sans fin où nous escaladons
Cette mémoire courbe aussi où s'exaspèrent
A remonter nos souvenirs à reculons ?
Les voix que l'on entend chanter derrièr’ le monde ?
Les procédures innommables de tes gens ?
La terreur de dormir quand la mort fait sa ronde
Ou ce confessionnal où tremblent tes amants ?
Si tu venais ce soir et t'asseoir à ma table
Nous porterions un toast à qui Seigneur ?
A la pierre qui fend sous la glace et la fable ?
A l'homme qui sourit par-delà son malheur ?
Je prendrai tes deux mains de brume dans mes mains
Et les tendrai vers quoi je ne puis tendre seul
Vers l'horizon glacé où frappent nos destins
En criant : « Ouvre donc, je ne suis plus tout seul ! »
Mais vous n'apparaissez qu'au pape ma parole !
Venez donc par ici où nos viandes s'encornent
Apparaissez dans l'autobus, sous la Coupole
Quand Cocteau vend Genêt pour un bout de bicorne !
Ça ferait un chahut total pour vos prestiges
Les présidents les assassins tout ce qui pense
Vous feraient un chemin de croix de troid cents piges
De quoi vous assurer toute leur descendance !