Poète... vos papiers! La terre est soûle
La terre est soûle
La Terre s'est carré du pernod dans la goule
Assassinée au zinc d'un café Vendredi
Ça devait être un treize où le destin s’aboule
La Terre est soûle et prend son pied dedans mon lit
Des pieds d'hommes pensants lui brûlent la chaussée ...
C'est un boueux nommé Descartes qui l'a dit
Juste comme elle happait sa dernière lampée
En lui tâtant le gras : « Je pense donc je suis »
La Terre s'est glacée et pue la ménopause
Les lune reverdies aux chansons de Pierrot
Lui font la nique au bout du ciel qui prend des poses
Sous l'oeil mécanisé d'un kodak de rabiot
Elle est là dans mon lit suçant ma sérénade
A m'honorer du capricorne et du machin
Je l'ai prise à minuit sans heurt en camarade
Tel un marlou blasé qui rentre sa putain
Polaire nous a vus et fait des gorges chaudes
En détaillant ses vieux poumons en quinte flush
Le hasard aboli comme un taxi maraude
Les dés étaient pipés monsieur c'est pas du bluff
Le hasard c'est bien ça vétu de houppelandes
Il vous arrive tout de go comme un parent
Et vous suce la vie alors qu'on ne demande
Qu'un peu de pain mortel mouillé d'un peu de sang
La terre a mis son cul à l'air dans mes alpages
Ses linges maculés d'humaine déraison
Sèchent tranquillement tringlés sur les nuages
Où campent désormais ma viande et mes violons
Pour trisser dans l'azur mes jambes migratrices
Moi je prendrai la quatrième dimension
Des tickets au rabais détachés des solstices
Me feront des soleils pénards et du charbon