Poète... vos papiers! La faim ... c'est un bijou dont se parent les lèvres
La faim ... c'est un bijou dont se parent les lèvres
La faim ... c'est un bijou dont se parent les lèvres
Et qui fait les palais râpeux et les bandits
La faim c'est mon calvaire vert où vont les chèvres
Me rasant de très près pour leurs fêtes de nuit
Les enfants de l'amour se broutent sous mon aile
Leurs abats tristes vont pourrir sous mes dessous
Le boucher met du rouge aux voiles des vaisselles
Et l'âme des brebis erre sur les râgouts
La faim c'est un Chinois le bol en mappemonde
Qui fait risette au riz qui gonfle sa tribu
Mais qui la nuit venue rêve d'un autre monde
Et d'un riz rénové éclatant dans les rues
La faim c'est un manège infirme qui soupire
Et ses chevaux ne sont pas tant de bois qu'on croit
Ça finit quelque jour par un paquet de cire
Qu'on empaquette dans la bière et qui m'échoit
La faim c'est vite dit mais la Tendresse
Ce bâtard de l'amour qui n'en finit jamais
Ce paradis en vrai qui vaut bien la richesse
Et les pauvres ont de par leur pauvreté
Les pauvres c'est un fait une raison sociale
Une entreprise de la joie en équation
Avec des inconnues qui se fendent la moelle
A les voir gamberger d'informes solutions
La joie c'est un hold-up il faut prendre ses risques
Le bonheur ? Un chagrin qui n'a pas réussi
Crois-moi j'ai mes sillons, si je change de disque
C'est que la marseillaise a fait sur mes habits
Les canons de chez Krupp comme des cuisses d'ange