Poète... vos papiers! La rousse de neuf ans
la rousse de neuf ans
J'arrivais au mois d'août de seize à ce qu'on dit
Mais foutez-moi la paix états civils du monde
Apprenti né de lune et fabricant de fronde
Je bourre les salauds sauf au saint vendredi
Or mes aisselles d'ange avaient un goût de vierge
Comme on en voit dans le métro des entassés
Ces vierges du métro qui font le pied de nez
Pendant que le vieillard à droite s'en goberge
Miracle de la rue où je vins après guerre
Septembres compassés automnes inouïs
Je drainais ma poitrine aux sources du sanscrit
Et j'inventais à mes copains d'ardents repaires
Ma rousse de neuf ans était neuf fois putain
Et rouge resuçait mes doigts d'apocalypse
Après lui avoir fait au creux quelques ellipses
Ça valait mieux que fair' des ronds dans les bassins
Pucelles d'or pucelles rouges
J'inventerai pour vous des bouges
Où vos torchons mal lessivés
Seront mes drapeaux maculés
Et sur vos éternelles croupes
Buvant la lie avec la coupe
Je battrai trente-trois avés
Histoir’ d'apprendre à vous laver